jeudi 1 novembre 2012

Vite une loi contre les licenciements boursiers !



Le 6 mai on a gagné, ce n’est pas pour être licenciés : vite une loi contre les licenciements boursiers !

Sanofi, Pétroplus, Technicolor, Arcelor, PSA, Freescale… la liste n’est malheureusement pas exhaustive des entreprises sur lesquelles s’abattent de terribles plans de licenciements. Dans notre département, le site de Prevent Glass, situé sur la commune de Bagneux-sur-Loing, est également concerné par cette terrible saignée. Jean-Luc Mélenchon était venu rencontrer et apporter son appui aux salariés en lutte du site en avril dernier. Drames humains, catastrophes industrielles et économiques, ces plans dits sociaux illustrent malheureusement la passivité du gouvernement actuel face à la finance.
            Entré en campagne en janvier 2012 en fustigeant la finance internationale dont il faisait son adversaire principal, François Hollande a aujourd’hui oublié ses belles promesses qui ne semblent donc avoir engagé que ceux qui y ont cru le temps d’une campagne électorale. Des millions d’ouvriers, d’employés et de syndicalistes se sont rendus en masse aux urnes pour battre le président des riches et en espérant qu’une victoire politique permettrait d’enclencher une dynamique sociale leur permettant de résister victorieusement. Le programme populaire partagé du Front de gauche avait fait du réarmement de l’appareil productif, en donnant des nouveaux droits aux travailleurs, l’un de ses axes principaux. Nationaliser les secteurs clés et stratégiques, permettre aux salariés victimes de licenciements de reprendre l’activité en coopérative ouvrière avec un droit prioritaire de préemption, donner un droit de véto suspensif aux représentants des travailleurs dans les Conseils d’Administration, les idées défendues par Mélenchon durant la campagne présidentielle n’ont pas manqué. Poussé par la dynamique de campagne du front de gauche, le candidat Hollande avait même dû reprendre certaines propositions contre les licenciements boursiers et se rendre sur les sites industriels menacés de fermeture en s’engageant à apporter son soutien aux sidérurgistes de Florange.
            Dans ses 110 engagements, Hollande avait même prévu de faire voter des dispositions permettant aux salariés de bloquer des procédures abusives de licenciements. En février dernier, les sénateurs du Front de gauche avaient déjà proposé une loi en ce sens, alors approuvée par les parlementaires socialistes, qu’il suffirait aujourd’hui d’inscrire à l’ordre du jour du Parlement pour qu’elle rentre rapidement en application. Au moment où le MEDEF et les autorités européennes engagent un bras de fer pour imposer l’austérité ad vitam aeternam la tâche d’un gouvernement de gauche est de résister en rendant coup pour coup.  Pas une semaine ne passe sans une offensive en règle des puissants : ce fut d’abord les « pigeons » se mobilisant pour éviter une taxation accrue du capital puis ce sont 98 patrons qui, dans les colonnes complaisantes du JDD de Lagardère, somment le gouvernement de baisser les cotisations sociales pour « alléger le coût du travail » et ainsi s’exonérer du financement de la Sécurité sociale.
            Le Président Hollande et ses ministres ne semblent pour l’instant pas prêts à résister à cette vague patronale et n’ont donné aucun signe positif aux travailleurs qui défendent leur emploi. Une loi contre les licenciements boursiers serait un premier pas permettant à notre camp de reprendre la main et d’acter un changement dans les rapports de force sociaux. C’est le moment ! On ne peut prétendre vouloir réindustrialiser la France si on laisse fermer les raffineries et les industries automobiles, on ne peut lutter contre le chômage si on laisse les patrons licencier à leur guise et on ne peut mobiliser la société si on ne lève pas immédiatement les poursuites judiciaires contre des dizaines de syndicalistes ayant lutté contre la clique du Fouquet’s entre 2007 et 2012. « Il n’y a pas de gauche, il n’y a que des preuves de gauche » répète souvent l’humoriste Guy Bedos : il est temps de le montrer aux milliers de travailleurs en lutte.

Julien GUERIN (Melun)


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